A une époque où tout le monde cherche à démontrer sa significativité, à exhiber sa nature compétitive et à étaler ses trophées et ses victoires pour se sentir supérieur, on dirait que l’humanité s’est transformée en un jeu de dualité contagieuse et antagoniste.
Un jeu qui aimerait qu’il y ait un gagnant et un vaincu, un sentiment de supériorité et de moyenne et parfois même inférieur à la moyenne. C’est le type jeu qui vous convainc qu’il faut être constamment performant ou tout simplement disparaître.
Le genre de jeu qui vous oblige à prendre des initiatives. Vous êtes constamment en train de regarder les pas des autres, leurs stratégies et leurs tactiques. Ce qui vous contraint d’avantage de répondre aveuglement et de se mettre en position d’attaque au point d’occulter la finalité ultime du jeu.
Le type de jeu qui a des barrières et des limites fixées par des instances qui n’ont rien à voir avec vous pour vous contraindre dans votre créativité, générosité, unicité et qui vous rappelle constamment d’une manière ou d’une autre de rester dans les limites du jeu pour vous tenir en laisse.
Le jeu qui vous oblige à être un maniaque du contrôle et vous force de précipiter tout ce que vous commencez. Il veut que vous jouiez pour voir la fin. Les générations futures, l’impact et l’héritage sont loin d’être ses préoccupations. Il souhaite que vous soulevez le trophée ou regarder les autres le faire. Hors de question de rater ça !
Le genre de jeu et ses joueurs qui veulent récolter juste après avoir semé, qui veulent voir leur travail achevé coûte que coûte et qui veulent recevoir sans donner.
Ce jeu est rendu tellement systémique dans nos relations professionnelles, personnelles et amplifié par les médias et les réseaux sociaux qui nous bombardent d’histoires de dualité au point que nous portons uniquement intérêt aux trophées jusqu’à oublier le processus endurant et fatiguant qui mène au trophée.
Il suffit d’observer de près la vie pour comprendre qu’il existe deux types de jeu dans ce monde.
Le jeu final et le jeu ultime.
Certains choisissent consciemment ou inconsciemment d’être un joueur final et d’autres sont des joueurs ultimes. Et souvent les joueurs ultimes tendent à laisser plus d’impact, d’inspiration et vivent pour toujours pendant que les autre types se déversent dans la précipitation et veulent tout le temps recevoir sans donner et avec moindres efforts possibles.
Si vous êtes du genre à fixer des objectifs à court-terme et à bafouer de côté vos principes et valeurs juste pour expérimenter le sentiment de vainqueur, vous avez déjà fait votre choix.
De même que ceux qui se versent dans les tactiques et les pratiques malsaines et se justifient par leurs résultats temporaires qui se dissipent aussi rapide que du sucre dans une tasse.
Ceux qui sont extraordinairement curieux de ce que les autres fonts et en quête constante d’informations ne sont rien que des joueurs sans finalité ultime qui sont envieux et guidés par leur envie inébranlable de prendre le dessus. Parce qu’il s’identifient encore dans la victoire.
Vous connaissez certainement des types qui sont tout le temps sous pression, dans la dépression, toujours envahis d’énergies négatives. Souvent c’est parce qu’ils se sont perdus dans leur propre jeu. Ils ne reconnaissent plus les barrières et les limites du jeu ou ils n’acceptent pas le fait que ce qu’ils ont semé ne leur a pas été rendu au timing qu’ils auraient souhaité. Encore, la patience ne fait pas partie des vocabulaires du jeu final.
Ce qui est plus dommageant encore ce que le gouvernement, les médias, les parents et les amis, presque tout le monde vous incite à jouer le jeu de la fin.
On nous fait le portrait d’un président qui achète de nouveaux avions pour la Compagnie Aérienne Nationale et on met ca devant la scène pour embellir notre image. Vous ne verrez jamais le bilan de la gestion de ses avions après 3 ans de services. Jamais ! Le jeu est déclaré fin avant même que ça démarre.
L’école va récompenser ses meilleurs élèves qui littéralement ne font que réciter ce qu’on leur apprend en oubliant ceux qui suivent leur passion, passent leur temps à résoudre des problèmes, participent dans des travaux communautaires et animent des associations caritatives en y apportant leur propre touche de créativité.
L’entreprise va mettre en avant ces commerciaux qui lui rapportent plus de revenus et elle oublie le travail acharné des créateurs et des opérationnels.
La vérité est que vous n’êtes pas obligés de jouer ce jeu fatiguant et stressant où on est en quête de statut et de position. Et si je vous dirai y a un autre jeu. Le genre de jeu qui a permis à Cheikh Ahmadou Bamba d’être éternel, qui a permis à Martin Luther King de semer un rêve que les noires américains continuent de récolter même après sa mort. Le genre de jeu qui a permis à Mahatma Gandhi de changer la vie de millions d’indiens à travers une doctrine spirituelle sans aucune récompense matérielle. Le genre de jeu que toi et moi devrions jouer.
C’est le jeu ultime.
Ses principes sont simples. Je vais vous démontrer en quelques points comment ce jeu est largement plus bénéfique sur le long terme que celui du jeu final.
Principe 1 : Jouer pour rester dans le jeu VS Jouer pour gagner
Comme disait Simone Sineik dans son livre ‘’commencez avec le pourquoi’’ qu’à chaque fois il rencontrait les employés de Microsoft, ils avaient une seule préoccupation : battre Apple. Ils parleraient à quel point leurs produits étaient mieux que leur concurrent. Ils discuteraient des stratégies et tactiques déployées pour contrecarrer leur concurrent.
Le revers de la médaille est encore plus fascinant. Chez Apple, on ne prononçait jamais le mot Microsoft. Ils n’essayaient pas de gagner ou de battre qui que ce soit. Ils étaient concentrés sur leur vision qui est de donner le pouvoir à tout individu de transformer sa vie et de challenger le statu-quo. Tant pis s’il y a d’autres qui essayent de faire la même chose que nous. Cela ne fait que donner plus de pouvoir à l’individu.
La différence entre les deux est simple : l’un joue le jeu final et l’autre joue le jeu ultime. Apple joue pour rester dans le jeu pendant que Microsoft joue pour battre sa concurrence. La différence est énorme.
Cette même analogie peut être constatée entre les managers et les leaders, les politiciens et les scientifiques, les consultants et les mentors, etc.
La prochaine fois que vous prenez des initiatives, jouez pour rester dans le jeu. C’est une question de longévité.
Principe 2 : Jouer avec liberté VS Jouer par contrainte
Le souci avec le jeu final est que vous vous sentez toujours obligés de prendre des pas, toujours au chevet d’une nouvelle attaque et en constante contrainte et de pression. Ce qui maximise davantage votre marge d’erreur.
La beauté avec le jeu ultime c’est que vous êtes un électron libre. A force de ne pas être gourmand, d’être calme et réfléchi, on finit par se fondre dans la masse, on finit de se retrouver dans la maison des oubliettes des autres. Ce qui nous donne du temps et zéro pression pour affûter nos démarches, avoir une vision globale des choses, augmenter nos marges de manœuvres et à l’abri de toute manipulation d’extérieur.
Prenez l’exemple de Wari et les autres systèmes de transfert d’argent. Vous constaterez dans les rues de Dakar des panneaux publicitaires à ne pas finir des systèmes de transfert d’argent de YUP, CASH CASH, TIGO CASH, WIZAL et autres avec des offres extraordinaires et des politiques de prix différentes dans le but d’arracher des parts de marché sans parler de leurs budgets colossaux de marketing et de communication.
Ils jouent par contrainte. Par conséquent, ils se perdent eux-mêmes dans leur propre stratégie. En revanche, Wari est là tranquille, dans son coin, entrain de lancer ses pions avec liberté.
Retenez ceci : vous êtres plus habiles quand vous jouez de loin que quand vous jouez de près.
Principe 3 : jouer pour impacter (long terme) VS jouer pour un statut ou une position (court terme)
Vous avez certainement entendu parler du milliardaire allemand qui a perdu toute sa fortune. Il s’identifiait tellement dans sa fortune, le statut et la position sociale que l’argent lui accordait au point de décider de donner fin à sa vie. Il s’est suicidé parce qu’il s’est conclu qu’il n’est rien sans l’argent
Cheikh Ahmadou Bamba dormait par terre, vivait dans des baraques et portait la même sandale tous les jours et des mois pendant qu’il y avait plus de deux millions de disciples qui s’identifiaient à sa spiritualité et qui était prêts à mourir pour lui.
Vous savez pourquoi ? Par ce qu’il avait la conviction certaine que l’épanouissement de l’humain ne peut se concrétiser qu’à travers une réconciliation harmonieuse de soi avec DIEU et les enseignements de son prophète (PSL).
Il ‘’jouait’’ pour libérer justement son peuple de la quête de statut, de position et du monde matériel.
Martin Luther King a fait son fameux discours « I have a dream » le 28 août 1963 et il a fallu attendre jusqu’en 2008 pour voir le premier président noir de l’Amérique. Il savait les risques qu’il encourait avec son mouvement civil. Mais, il savait que y a rien de plus fort que d’inculquer une idée d’un monde meilleur dans la tête de centaines de milliers de personnes.
‘’Jouez’’ pour impacter, inspirer, motiver et convaincre. C’est le jeu ultime
Principe 4 : Jouer avec vos principes et valeurs VS jouer avec les lois du système
Le jeu de la fin vous oblige à voir les lois et les normes comme des barrières et des limites qui vous empêchent d’atteindre votre potentiel. D’ailleurs, la majeure partie se sente contraint par le système ou se plaigne des injustices causées par le système et parfois même le blâme d’être la cause principale de leurs soucis.
La vérité est simple. Nous nous fixons nos propres limites. Nos seules limites c’est nous-mêmes. Le jeu ultime vous appelle à considérer toute loi comme tout simplement une loi de la nature. Elle répond toujours en parfaite harmonie à ceux qui comprennent ses principes d’intentionnalité, de patience et ses différents cycles.
Certains entrepreneurs décident de rester dans le principe de l’offre et la demande; la formule typique qui est de donner et de recevoir. Ils agrippent à la notion de profitabilité économique jusqu’à oublier la notion du service gratuit.
Je connais des influenceurs et experts en motivation comme Jay Shetty, Gary Vaynerchuck, Tony Robbins et autres qui, dès le début, se sont fixés comme mission de partager la sagesse et d’inspirer les gens à suivre leur rêve et à croire à leur potentiel.
Leurs vidéos gratuites qu’ils partageaient et les conférences dans des salles vides qu’ils faisaient dans leur début c’est ce qui a démontré auprès du public leur valeur et bonne intention et qui s’est transformée à la suite en richesse économique parce que leur quête était basée sur des principes et valeurs et non sur la profitabilité économique immédiate.
Maintenant, Ils animent chaque année plus 50 conférences partout dans le monde et sont payés par séance ce que les 5 milliards d’habitants du monde ne toucheraient dans leur vie entière. Ils ont commencé avec leurs principes et valeurs et la richesse économique s’en est suivie.
La prochaine fois que vous jouez, faites le ultimement avec vos principes et valeurs.
Principe 5 : Jouer avec du fair-play VS jouer avec un sérieux attaché à la conclusion
L’un des principes d’être un joueur ultime c’est d’accepter les résultats et les conclusions du jeu tels qu’ils sont. C’est d’accepter que le jeu n’est pas juste, que la vie ne vous donne pas toujours ce qui est voulu au moment voulu. C’est de reconnaître que, chaque couchée de soleil, est suivie par une levée de soleil, qu’après la chaleur vient la fraîcheur.
C’est de reconnaître tout simplement que la vie a ses cycles sur lesquels vous avez aucun contrôle. Tout ce que vous pouvez faire c’est de se préparer à la tempête, de s’adapter à l’été et se prévenir durant l’hiver.
La science a prouvé que ce qui cause la mélancolie et la tristesse des jeunes d’aujourd’hui c’est plus en relation avec leur sérieux et attachement à la conclusion du moment qu’autre chose.
Que ce soit les élèves de terminal, les étudiants qui cherchent de l’emploi, les prestataires de service qui se font rejetés dans les marchés publics, les entreprises qui ratent leurs opportunités d’extension ou qui se font devancées par leurs concurrents ou qui ont du mal à trouver le bout du chemin.
Je veux que vous vous arrêtiez de vous déclarer perdant ou gagnant. Dans le jeu ultime, l’essentiel c’est de rester dans le jeu. C’est une question de longévité pas de rapidité.
En conclusion, il est évident que dans la vie il y a ceux qui décident de souffrir parce qu’ils veulent contrôler ce qui sort de leur contrôle et il y a ceux qui s’épanouissent parce qu’ils se préparent à toute éventualité.
Quel genre de joueur êtes-vous ?
Il y a ceux qui s’auto-identifient dans leurs victoires temporaires et leurs positions éphémères, qui perdent leur boussole au moindre agissement parce qu’ils savent pas leur finalité ultime et ceux qui s’identifient dans leurs principes et valeurs, l’amélioration continue et le développement spirituel, personnel et professionnel et perdent jamais leur finalité ultime.
Quel genre de joueur êtes-vous ?
Après tout, qui me dit que vous avez envie de jouer !!
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