A force de contempler les richesses des autres, on finit par oublier nos propres richesses jusqu’à devenir envieux. La réalité est que l’argent et toute autre forme de richesse n’est qu’un art qui peut être maîtrisé. Mais, ce n’est pas en contemplant des tableaux d’art et des livres que nous allons finir par appréhender leurs messages.
Un sportif a besoin de jouer pour s’améliorer, un auteur à besoin d’écrire pour garder la main. L’intelligence financière, comme toute sorte de compétence, est un art qui s’apprend.
Malheureusement, notre système éducatif ne dispose aucun enseignement de ce genre et le cercle familial qui est le socle de toute politique d’assimilation ne dispute d’argent que quand il est temps de décaisser ou quand il y a un problème. Ce qui renforce davantage notre méconnaissance et absence de repères quand il s’agit d’accumuler des richesses.
Et pourtant, le terme ‘’Business’’ est l’un des termes les plus squattés au monde. Il est devenu ce terme que tout le monde emploie pour matérialiser toute tentative ou démarche qui a pour but de générer indépendamment des revenus. Tout le monde se voit ou s’aspire à devenir businessman au point de vouloir recevoir sans donner, récolté sans semer.
Résultat de la course : les riches ne savent plus qui faire confiance et les pauvres envieux ne cessent de couper l’arbre qui leur sert d’ombre. N’empêche, les sérieux continuent de débrouiller avec le peu qu’ils ont malgré leur lacune en termes d’intelligence financière et d’accumulation de richesses ainsi que la lourdeur du poids social que la société africaine leur impose.
Il est fort possible que, toi et moi, on termine comme la génération précédente : travailler dure, vivre du jour au jour, dépenser jusqu’à devenir endetté et puis espérer que nos enfants prennent le relais à notre retraite ou au pire encaisser les maudites sommes de pension en attendant que la mort vienne nous chercher.
L’espoir n’a jamais été un bon plan. Et pourtant, c’est la stratégie de la majeure partie des jeunes africains quand il s’agit d’accumuler des richesses. Ajoutée à cela le contexte africain dans lequel nous vivons et vous allez vous rendre compte que, toi et moi, devons reconnaître quelques faits et habitudes révélateurs qui sont complètement réversibles si on décide d’y consacrer du temps et d’effort.
Primo :
Nous nous soucions trop de ce que les autres pensent de nous plus que ce que nous pensons de nous-mêmes. Saviez-vous que 80% des achats des personnes âgées entre 14-35 ans sont déclenchés par l’envie être à la mode et de se sentir validé.
Bill Gates, le fondateur de Microsoft, peut acheter toute la population mondiale une voiture de 20 000 000 FCFA et ça ne l’aurait pas empêché de dormir la nuit et pourtant il s’habille en pantalons, fait la queue dans les restaurants et paye souvent en cash.
La simplicité est roi. Vivez simple et gagnez plus !
Ce qui nous retarde plus dans notre quête vers l’accumulation de richesses c’est notre propension au consumérisme. Nous dépensons sans savoir Pourquoi ni pour quel Dépréciation. Tant que ce n’est pas cher à l’instant T, on est preneur.
Par exemple, vous allez acheter chaque mois un écouteur chinois de 1000 F, ce qui vous fait 12000 F/an alors que si vous aviez décaissé seulement 5000 F dès le départ pour acheter l’original, vous auriez économisé 7000 F.
Ce genre d’arnaque est présent sur toute la chaîne de valeur du marché économique Africain surtout de l’électronique et des commodités. D’ailleurs, c’est ce qui explique la présence et la réussite de la Chine en Afrique. ,
Le principe est simple : bombardez leurs de produits de petits prix qui se dégradent au bout d’un mois pour qu’ils puissent revenir tous les mois nous verser une part de leur gain.
L’autre point c’est la vitesse de dépréciation des prix. A force de vouloir se sentir validé et être à la mode, il ou elle oublie que le véhicule qu’il ou elle achète aujourd’hui à 20 000 000 FCFA va voir son prix déprécié de 20% au bout de deux ans.
La majeure partie des achats que nous faisons semblent être pertinents à l’instant T mais en réalité ce n’est qu’une perte sur le long terme. La prochaine fois que vous voulez acheter une chose, essayer de répondre pourquoi et pour combien de temps pourrais-je l’utiliser et est-ce qu’il y a un autre moyen plus efficient d’avoir le même produit ?
S’il y a une chose dont je suis sûr et certain, c’est que, toi et moi, sommes des débrouillards et devons constamment se rappeler des deux principes de l’investisseur Américain Warren Buffet :
– Principe 1 : On ne peut pas se permette de perdre de l’argent ;
– Principe 2 : Ne Faut jamais oublier le principe 1.
Secundo :
Nous, les jeunes africains ne sommes pas du tout patients. Nous visons inconsciemment le court-terme. Nous voulons fabriquer le beurre, vendre le beurre, encaisser l’argent du beurre et puis récupérer encore une partie du beurre et tout ça au même jour.
Nous avons l’habitude de dire au Sénégal ‘’Louma Thiy Ame’’ qui veut dire ‘’qu’est-ce que j’y gagne‘’. Si toutes les négociations finissaient avec nos propres termes sans prise en compte des intérêts et positions des autres, on serait toujours en guerre et on ne vivra jamais en paix.
La vraie question c’est comment on va gagner ensemble. Une négociation de principe c’est une négociation qui se focalise sur le sujet et non sur les personnes, se concentre sur les intérêts communs et non sur les différentes positions, crée des options multiples pour que toutes les parties prenantes puissent avoir leur part du gâteau et se base sur des principes & critères objectifs.
La précipitation et l’égocentrisme ne font que créer des adversaires dans des combats de vainqueurs-vaincus. Personne n’a besoin de créer ses propres ennemis. Par contre, ce dont vous avez besoin c’est des compromis pertinents obtenus efficacement et à l’amiable.
La discipline et la projection dans un futur lointain sont des critères très importants à prendre en compte si vous voulez accumuler des richesses.
Amazon a fait dix ans avant d’être rentable. Pareil pour Alibaba. Snapchat continue de lever des millions de dollars et n’est toujours pas rentable. Toute chose qui se veut être pérenne doit rimer avec la notion du temps, autrement dit la patience. Rome n’est pas créé en un seul jour.
Tertio :
Nous aimons collecter le fruit de ce qu’on n’a pas semé. En d’autres termes, recevoir sans donner, ramasser sans fournir. Rien qu’hier, je parlais avec un ami qui expliquait comment cette époque est difficile et que notre génération est mal tombée avec tout ce qui se passe dans le monde.
C’est hilarant de voir que chaque génération se voit être la plus difficile. J’ai une révélation à vous faire et retenez bien ceci comme le disait Jim Rhon : le monde sera et restera toujours ce qui l’a toujours été.
Vous voulez être payé, faites un bon boulot. Vous voulez recevoir, donnez d’abord avec de la valeur. C’est le principe de la réciprocité. Chaque couchée de soleil sera suivie par une levée de soleil. Chaque été sera suivi par l’automne. Et ce n’est pas parce que cet été est plus long ou plus chaud que l’année dernière que tout a changé.
Les principes d’accumulation de richesses restent et seront toujours les mêmes. Le seul point de différence c’est : à quel point êtes-vous prêts à vous discipliner avec ces principes ? A quel point vous êtes engagés à accumuler des richesses. Quel est le prix que vous êtes prêts à payer ?
Vous êtes le plus naïf sur terre si vous pensez que la richesse peut être obtenue sans travail acharné et une passion inébranlable comme le pensent beaucoup de jeunes africains qui se déversent dans la politique, la corruption et la recherche de raccourcis. Ces derniers ont déjà marchandé leurs principes et valeurs.
La réalité est : il n’y pas de raccourcis. Et si vous avez déjà accumulé des richesses ou si vous vous barricadez sur vos principes et valeurs, ce serait vraiment aussi très naïf et stupide de penser que sur cette planète toute bonne chose ne sera pas attaquée.
Nous n’avons pas ni sur le plan scolaire ni sur le plan familial, qui sont les bases de toute politique d’assimilation, un enseignement financier. La seule fois qu’on entend parler d’argent à la maison c’est quand il y a problème (vol ou un coup qui a mal tourné) ou décaissement (Dépenses).
Afin de savoir quoi et quand dépenser, le plus important c’est de savoir l’origine, la répétabilité et la pérennité de la source qui vous amène ce que vous dépensez. La différence entre ceux qui ont un enseignement financier et ceux qui ne l’ont pas c’est que les premiers raisonnent en termes d’actifs pendant les autres restent sur le passif.
Cette méconnaissance financière est loin d’être notre faute mais il est de notre responsabilité, pas d’expérimenter et de s’en rendre compte que quand il est déjà trop tard, mais plutôt de s’auto éduquer financièrement et de réfléchir avant de prendre certaines décisions.
Quinto :
Nous n’avons pas une culture d’épargne. Pendant que les autres voient l’équation 1+1= 2, nous le voyons plutôt 1+1 = 1 vu que le premier 1 part toujours avant que l’autre vient.
Le salaire part dans sa globalité avant même que la prochaine paie soit versée, l’entrepreneur se marie et achète une nouvelle voiture et prend un appartement avec l’argent des fonds d’investissement avant même de vendre ses produits ou services.
Pas de plan de retraite, pas de compte d’urgence, pas d’assurance santé, Toujours dépenser et jamais épargner. Le modèle typique de tout Africain. Jamais de prévision et toujours les mains braquées vers Dieu au moment de crise.
Épargner consiste à mettre une part de ses revenus de côté pour une durée approximative de 3 ans en moyenne pour pouvoir atteindre un objectif financier spécifique.
C’est tout simplement faire sorte que le résultat de cette équation soit toujours positive :
Revenus – dépenses = Valeur Positive
Plus cette valeur s’éloigne de zéro, plus vous avez la chance d’accomplir l’objectif que vous voulez atteindre.
Ce qui sûr et certain c’est qu’un compte d’épargne ne vous rendra pas riche surtout dans le contexte africain avec des systèmes bancaires qui appliquent rarement les taux de pondération.
C’est une vision court-terme pour un besoin presqu’immédiat. Et le retour sur investissement ne dépend d’aucune pondération significative susceptible de vous faire augmenter votre principal. Mais, au moins, il vous permettra d’être mieux préparé face à des nécessités soudaines, des imprévus ou des besoins spécifiques.
Voyez-la comme la quantité de carburant qui vous amène à la station de votre ville de destination et vous permet de recharger encore vers votre prochaine cible.Par contre si vous voulez vraiment accumuler des riches, faudra penser à investir.
Investir consiste à prendre l’argent que vous avez épargné pour une durée bien déterminée pour acheter des parts d’actions, des produits financiers (obligations, Certificats de dépôt) ou monter votre propre business qui peuvent générer sur le long terme des revenus importants via un système de retour sur investissement ou des taux d’intérêts fixes ou variables sur le principal.
L’investissement comprend plus de risque comparé à l’épargne mais donne plus de possibilité de croissance et d’accumulation de richesses s’il est fait avec tactique et diversification. Une chose importante en matière d’investissement, C’est qu’il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Toujours diversifier et peser le rapport Risque/Récompense.
Dans un contexte africain où on n’a pas souvent un marché de stock, ni des obligations financières ou des certificats de dépôt ou d’autres produits financiers qui sont accessibles dans les pays occidentaux ; et même si ses sources d’investissement étaient disponibles ici, je ne pense pas que beaucoup d’entre nous auront les moyens d’en bénéficier et même si c’était le cas je ne pense pas nos institutions seront en mesure d’en assurer la pérennité et la croissance.
Cela explique la raison pour laquelle beaucoup d’africains investissent dans des commodités et des business physiques et simples par défaut d’autres options viables et encadrés.
Je vous conseille fortement d’investir le peu que vous avez avec moindres risques possibles. Pas la peine de demander pourquoi nos chers amis de la Diaspora investissent dans l’immobilier. Zéro risque, retour sur investissement garanti et contrôle total de son bien.
De toute façon, qui suis-je pour vous donner des conseils sur l’intelligence financière et comment accumuler des richesses. Rien ne vous oblige d’écouter les principes d’un gamin de 27 ans qui cherche toujours son chemin dans la vie.
Mon grand-père avait l’habitude de dire la meilleure manière d’apprendre c’est de désapprendre. Vous pouvez ne pas savoir ce qu’il y a de mieux pour vous. Mais, vous savez absolument ce qui vous cause des problèmes.
Peut-être si nous identifions ce qui nous bloque dans notre quête vers l’accumulation de richesses et qu’on essaye d’ajuster petit-à-petit et qu’on essaye d’expérimenter certains concepts et principes, il est fort semblable qu’on se retrouve ensemble au sommet de la montagne.
Un petit mémo d’un sérieux débrouillard qui essaye de partager le peu qu’il connait avec les personnes qui partagent les mêmes difficultés que lui.
Qu’on se reverra un jour au sommet.
Sincèrement vôtre.
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